Communication non violente > Les messages clairs

Et apprendre à exprimer ses sentiments...

Les messages clairs, késako ? 

C'est un message verbal non violent développé au Québec par l'enseignante, Danielle Jasmin. 

" Un message clair est une petite formulation verbale entre deux personnes en conflit : une victime, qui se reconnaît comme ayant subi une souffrance et un persécuteur identifié par la victime comme étant la source de ce malaise. Il part du principe que si l’on souhaite sortir d’un problème relationnel, il vaut mieux s’attacher aux solutions qu’aux raisons qui en sont la cause. Ainsi, un message clair ne conduira pas des enfants à rechercher le pourquoi de ce qui les oppose. En revanche, il préférera orienter leur discussion vers des idées qui pourraient résoudre le différend. " 

Sylvain Connac - La prévention des conflits par le message clair. 

Comment ça marche ?

Le message clair comprend : 

1 - "Ce que tu m'as fait m'a fait souffrir et je vais te faire un message clair." 

2 - "Quand tu..." La victime explique ce qui s'est passé. 

3 - "Ca m'a ..." Elle exprime les émotions qu'elle a ressenties. 

4 - "Est-ce que tu as compris ? " La victime demande au persécuteur s'il a compris le message. Le persécuteur peut, s'il a compris, dire qu'il est d'accord et présenter ses excuses ou proposer une réparation. 

Exemple : "Ce que tu m'as fait m'a fait souffrir et je vais te faire un message clair. Tout à l'heure, quand tu m'as dit que j'étais nul au football, ça m'a mis en colère et ça m'a rendu triste. Est-ce que tu as compris ? "

Ces messages ne se font pas devant la classe. mais seulement entre la victime et le persécuteur. La victime peut demander à faire son message avec l'aide d'un médiateur.

Si la victime est très en colère, elle doit attendre d'être plus calme pour dire son message clair. 

Ça peut faire du bien !

- L'élève victime peut ressentir du soulagement à exprimer ce qui lui pose problème et ce qu'il ressent. 

- L'élève persécuteur peut prendre conscience que ses mots et ses actes peuvent faire souffrir même si ce n'était pas son intention au départ.

Et quand ça ne fonctionne pas ? 

Parfois, le persécuteur ne comprend pas le message clair ou refuse de l'écouter, se moque ou recommence ce qui a fait souffrir. Dans ce cas, la victime peut en parler à un médiateur ou lors du conseil de classe, durant lequel la classe pourra s'exprimer et proposer des solutions pour désamorcer le conflit. 

Mes affiches "Messages clairs"

 Brochure éditée par le Centre pour l'action non-violente (CENAC)  

Exprimer ses émotions, ça n'est pas évident mais ça s'apprend... 

Cette année j'ai utilisé des affiches toutes prêtes mais désormais je souhaite construire le répertoire des sentiments avec les élèves.

Voici quelques idées en vrac :

- Compléter l'échelle des sentiments à partir d'un travail en classe sur les sentiments (voir document en lien ci-dessous). 

L'apprentissage de la communication page 80 (document trouvé sur le site Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix)

-  Créer des affiches sur les sentiments : 

à la manière de Bougribouillons

à partir de photos réalisées par les élèves (travail sur les expressions du visage)

utilisation de Tagxedo pour mettre en valeur les répertoires

Affiches des sentiments

Bibliographie : 

- Danielle Jasmin, Le conseil de coopération, un outil pédagogique pour l’organisation de la vie et la gestion des conflits

- Sylvain Connac, La formation d’enfants médiateurs, l’exercice de la non-violence au service de la coopération à l’école, ICEM 34

- Sylvain Connac, Apprendre avec les pédagogies coopératives

 D'autres riches idées dans le Rallye-liens de Dys é Moi et celui d'Ayleen :